Harry Callahan

Américain, 1912 - 1999

Presentation

Né en 1912 à Détroit, Harry Callahan étudie les mathématiques pendant une année à l’université de Lansing, (Michigan). Il rencontre et épouse Eleanor Knapp en 1936 et, pour subvenir aux besoins de sa famille, accepte un emploi aux usines Chrysler. Il achète son premier appareil photo en 1938 et adhère au photo-club de Detroit. Autodidacte talentueux, Callahan découvre, fasciné, le travail d’Ansel Adams lors d’une conférence organisée en 1941. D’abord pratiquée comme un loisir, la photographie devient pour Callahan une véritable addiction, un moyen pour apprendre à se connaître et découvrir le monde. C’est pour cette raison qu’il s’intéresse aux sujets qui lui sont proches, comme sa femme mais également la nature et la ville.


Bien que la fin des années trente ait vu l’éclosion de la photographie engagée et la multiplication des supports qui offraient des tribunes (et aussi des emplois) aux reporters, Callahan se considère comme pas concerné : il n’est pas un raconteur d’histoires, il n’y a pas de récit photographique dans son travail, mais une tentative compulsive de donner forme à son expérience intérieure. L’acte photographique se résume pour moi à être au bon endroit au bon moment en fonction de mon humeur (1). En apparence très formelles, ses images ont en fait une puissance émotionnelle profonde.


En 1946, il commence sa carrière d’enseignant de photographie presque malgré lui, à l’ Institute of Design de Chicago puis à la Rhode Island School of Design de Providence. Pendant trente ans, en se basant sur son expérience et son œuvre, il apprendra à ses élèves à photographier autrement, à rechercher la pureté d’une expression. Au fil des ans, il se lie d’amitié avec des artistes comme Mies Van der Rohe, Edward Steichen, Aaron Siskind, Hugo Weber qui ont beaucoup compté dans sa vie et son travail. Pendant plus de soixante ans, Callahan s’est concentré sur les mêmes sujets. Il était un pur croyant du médium, il avait foi en la photographie. Patient, méthodique et concentré, il allait jusqu’au bout d’une idée pour obtenir la photographie désirée. Il s’est essayé à plusieurs techniques comme les multi-expositions ou les collages. À partir de 1977, il travaille exclusivement en couleur. Distingué par de nombreux prix et bourses, il termine sa vie à Atlanta et décède en 1999.


Fondation Henri Cartier Bresson, 2010

(1) Much of my picture-making has had to do with being in the right situation at the right time for the way I was feeling. Cité dans « Landscape Theory », Lustrum Press, 1980