Presentation

Les Douches la Galerie a le plaisir de présenter Les choses de la vie, réunissant avec la complicité d'Eric Remy les ?uvres de Marcel Arthaud, Pierre Boucher, René Jacques, Jean Moral, Roger Parry, Jean Roubier, André Steiner et René Zuber.

Artisans de la Nouvelle Vision expérimentale des années 1930, ces photographes ont su capturer l?essence des instants simples, l?étrangeté d?un objet fané ou la fugacité d?un rayon de lumière dans un intérieur familier.

Dossier de presse

Communiqué de Presse

Loin des grands sujets classiques auxquels la photographie s?était attelée en rivale de la peinture, certains jeunes photographes des années 1920-30 tournent leurs appareils plus maniables vers des sujets plus intimes et émotionnels, abandonnant les scènes pittoresques conventionnelles.
C?est dans leur quotidien qu?ils puisent leur inspiration quand ils ne sont pas afférés à répondre à la commande qui les fait vivre (portrait, publicité, reportage, actualité).
Leur compagne, l?atelier, un enchevêtrement d?objets, etc. créent en eux l?envie de capter la poésie d?un moment fugace.
Plus besoin du studio et des éclairages sophistiqués, de compositions alambiquées à la recherche d?effets surprenants : c'est le sujet qui s?impose et s?offre dans sa simplicité et sa banalité, mais riche de la poésie de l?instant.
La scène est là et se donne à celui qui sait regarder.
 
Jean Moral en autodidacte déambule dans les rues parisiennes et capte par des cadrages audacieux des coins de Paris. Mais Juliette, sa compagne rencontrée en 1927, sera son modèle favori. Abandonnant les poses classiques Moral décompose son corps. Un bras, une jambe deviennent plus que des éléments de composition photographique : un objet de désir. Loin de la froideur des compositions qui tendent à l?abstraction, ses photographies sont pleines d?une tension érotique. Jean Moral effleure sa compagne avec son appareil, la peau est presque à portée de mains.
Avec André Steiner ou Pierre Boucher, les objets abandonnés retrouvent une deuxième vie. Voués à la disparition après tant de services rendus, ils les sauvent de l?oubli. Le désordre des objets abandonnés tente une dernière fois d?attirer l??il. Poupées, mannequins, masques, pauvres doubles de notre humanité reprennent vie le temps de la pose.
Parfois un effet lumineux, une ombre délicate réveille l??il du photographe, abandonnant les sujets publicitaires auxquels il est habitué. Marcel Arthaud fixe l?ombre ondulante du garde-corps sur le voilage immaculé transformé en un instant en tissu graphique soulignant les pouvoirs mystérieux de la lumière.
C?est au sein de l'atelier que Zuber est interpellé par les jeux lumineux dans les plaques de verre et la puissance graphique des casiers de l?imprimeur.
 
De certaines de ces photographies, sourd une inquiétante étrangeté, une insécurité. Témoins des instants fragiles ou des incertitudes du lendemain, elles sont bien souvent empreintes de nostalgie.
Prises sans autre but que de garder la trace d?une émotion fugace, d?une sensation, elles sont de petits poèmes argentiques, échos silencieux aux choses de la vie.

Eric Rémy