Les palais des monstres désirables

7 Septembre - 20 Octobre 2018
Vernissage le 6 septembre de 18h à 21h

Presentation

Commissariat : Christine Guibert et Agathe Gaillard

Vernissage le 6 septembre de 18h à 21h

 

Après avoir présenté en 2014 quelques photographies d'Hervé Guibert dans l'exposition collective Autoportraits, nous avons le plaisir de lui consacrer une exposition personnelle réunissant près de 60 tirages d'époque, sous le commissariat de Christine Guibert et Agathe Gaillard. 
Pour la plupart inédites, ces photographies ont été réalisées en 1978 autour des musées - La Specola à Florence, le Musée de l’Ecole Vétérinaire de Maisons-Alfort, le musée Grévin et le Musée de l’Homme à Paris.

Dossier de presse

Communiqué de Presse

LES PALAIS DES MONSTRES DÉSIRABLES

Hervé Guibert a pris ces photographies à la fin des années 1970 dans plusieurs musées de France et d'Italie. Une partie de ces photos a été publiée du vivant d?Hervé Guibert, en 1990, dans le livre intitulé Vice, édité par Jacques Bertoin, accompagnant une série de courts textes de jeunesse. Ce livre a été réédité à l'identique chez Gallimard, en 2013, dans la collection L'Arbalète. Tous les tirages exposés sont d'époque, généralement uniques et rarement exposés (quelques tirages ont été montrés à la MEP en 2011).

Agathe Gaillard et Christine Guibert

 

« Vice compose une double collection (...), d'un côté des « articles personnels » (...) de l'autre des lieux d'« un parcours » (du cimetière d?enfants au palais des monstres désirables). Le vice est dans la méticulosité, l'ironie suspendue qui accompagne des actes excessifs dont les corps sont le plus souvent l'objet, travaillés par des désirs souvent infimes, inattendus, dont la cruauté tient aussi au fait qu'ils ne semblent portés par aucun personnage, et sont comme en attente de fictions possibles. »

Raymond Bellour, Le Magazine Littéraire, octobre 1991

 

RÈGLEMENT

La ville, l'État devront désormais ménager un certain nombre de lieux vacants, dans le seul but de petites actions vicieuses, libertines, proprement luxueuses dans les pertes de temps qu?elles occasionneront aux citoyens. Des accessoires, des décors seraient plantés au détour de certaines rues, dans les terrains vagues, des maisons en démolition, des théâtres faussement abandonnées, secrètement entretenus. De fausses nuits succèderaient à de fausses canicules, des exotismes temporels, et de latitudes diverses, créant dans la ville tout un parcours ludique, excessivement mobile. D?autres lieux montés de toutes pièces disparaîtraient sitôt le vide consommé : ce seraient come des pièges tendus, mais des pièges à plaisir ; certains amateurs en bricoleraient illicitement selon leurs propres fantasmes, et se cacheraient en attendant que quelqu'un vienne y honorer leur imagination. Le vice deviendrait un service public gratuit. L'État organiserait des concours qui récompenseraient les créateurs d?architecture et de machines vicieuses inédites.

Hervé Guibert, extrait de Vice, L'arbalète Gallimard, 1991