At Home

May 15 - June 22 2013

Presentation

Seeing Bruce Wrighton Again!

Seeing Bruce Wrighton?s photography again is pure pleasure.  Being in the midst of his photographs is a rare treat beyond words.  These are strong reactions to an American I never knew.  He died in 1988 at the age of 38, leaving behind him a powerful but limited and lasting body of work.  Five years ago at Paris Photo I came across a few images of his; it was love at first sight.  There were three images?no more than that.  They had everything:  the town of Binghamton, the diners, the locals and drifters as well as the cinematic automobiles, sharp colors and composition.

His images said everything with quiet reserve.  His was a world separate and apart, and the people and places he photographed were, as Brigitte Ollier described in Liberation, ?America?s loners? .

Here they are once again joined together and reunited, thanks to the help of Laurence Miller in New York. It?s a privilege to represent and show Bruce Wrighton?s work, so unique and beautiful, in France.

Françoise Morin
Press kit

PRESS RELEASE

Les désunis d'Amérique

Par Brigitte Ollier

Paru dans Libération le 17 novembre 2010

Bruce Wrighton s'attachait aux milieux populaires et à la banalité du quotidien. Ce témoin des années Reagan, disparu à 38 ans, est exposé à Paris

"Il n'est pas dans la photographie qui claque ou dans le pathétique, mais dans le registre de l'empathie", note Françoise Morin face aux portraiturés de Bruce Wrighton (1950-1988) qu'elle expose dans sa galerie parisienne embossée près du canal Saint-Martin(?.).

Ce goût des autres est perceptible dans les portraits aux tonalités radieuses, même si les visages paraissent parfois aussi usées que les vêtements. Ce sont ses voisins, vigiles ou vendeurs ravis dans le centre de Binghampton, dans l'Etat de New York, forteresse originale du groupe IBM. Ou les visiteurs d'un été, forains de passage et travailleurs saisonniers, dont les yeux racontent la tristesse d'être sans maison. A ces désunis de l'Amérique, tous capturés dans les années 80, Bruce Wrighton offre un foyer d'accueil. Il s'essaie autant à changer leur image qu'à tendre un lien vers celui qui les regarde, comme une reconnaissance réciproque. Son crédo : "je veux que les gens puissent être libres de voir ce que j'espère ils verront, c'est-à-dire cette coupure entre une asociabilité manifeste et l'intensité d'une vie commune à tous".

Formé à l'université de Rochester, Bruce Wrighton n'est pas un reporter à la volée ni un commentateur social. Il bavarde avec ses modèles, il les met à l'aise. Avec eux et sa chambre 20x25, il quête l'endroit idéal pour la pose, souvent un coin de mur. Ses portraits donnent le sentiment d'être en volume, comme des sculptures. Dans sa série titrée Dinosaurs and Dreamboats, il a la même façon de saisir les voitures dans leur décor, de tourner autour avant de les immobiliser.

Avec les outsiders, les voitures ou les lieux publics, bars et églises réunis dans St George and the Dragon, sa troisième série, Wrighton cherche finalement à dévoiler la spiritualité du quotidien. Insensible à tout ce qui brille, il est le témoin privilégié d'un fragment d'Amérique des années Reagan, qu'il rend intemporel.