Fred Herzog
Image : 46 x 30,5 cm
Tirage : 50,5 x 35,5 cm
Signé, numéroté et daté par l'artiste
Tirage : 45 x 27 cm
Signé, numéroté et daté par l'artiste
Tirage : 45 x 27 cm
Signé, numéroté et daté par l'artiste
Tirage : 45 x 27 cm
Signé, numéroté et daté par l'artiste
Presentation
Fred Herzog est dans la pure tradition des photographes coloristes américains. Allemand, il a émigré en 1953 dans la capitale de la Côte ouest du Canada, Vancouver et n'a photographié que sa ville, un peu comme Bruce Wrighton l'a fait pour Binghampton, dans l'état de New York.
L’histoire de la photographie au niveau mondial, que l’on pensait bien repérée dans la seconde moitié du XX° siècle, nous réserve ainsi d’heureuses surprises.
Alors que la création en photo de rue se pratique à l’époque en noir et blanc, Fred Herzog décide d’aborder tous les aspects de Vancouver en diapositives. Pionnier de la couleur, contemporain de l’école de New York et de l’école de la rue, Fred Herzog l’est dans une vision très personnelle de sa ville adoptive.
Collections publiques
City of Seattle, Seattle, WA
National Gallery of Canada, Ottawa, ON
Vancouver Art Gallery, Vancouver, BC
Canada Council Art Bank, Ottawa, ON
VGH and UBC Hospital Foundation, Vancouver, BC National Film Board, Montreal, QC
Library & Archives Canada, Ottawa, ON
Pier 24, San Francisco, CA
Museum of Fine Arts, Boston, MA
Canaccord Capital, Victoria, BC
Microsoft, Redmond, WA
Shaughnessy Golf Club, Vancouver, BC
Connor, Clark & Lunn Capital Markets Inc., Toronto, ON Vancouver Club, Vancouver, BC
Heenan Blaikie, Vancouver, BC
Boston Pizza, Vancouver, BC
Fraser Milner Casgrain, Vancouver, BC
Polygon, Vancouver, BC
Yahoo Inc.
Fasken Martineau, Vancouver, BC
Alcan Inc., Vancouver, BC
Goodmans LLP, Vancouver, BC
Westbank Holdings
Smith Foundation
Oakville Galleries
Vanac Development Corp, Vancouver, BC
UBC Faculty of Law, Vancouver, BC
Textes
FRED HERZOG, UN COLORISTE CANADIEN D'EXCEPTION
L'histoire de la photographie au niveau mondial que l'on pensait bien repérée dans la seconde moitié du XXème siècle nous réserve ainsi encore d'heureuses surprises et pas seulement dans les pays dits émergents. Fred Herzog né en Allemagne en 1930 s'installe en tant qu'émigrant dans la capitale de la côte ouest du Canada. Alors que la création en photo de rue se pratique à l'époque en noir et blanc, il décide d'aborder tous les aspects de Vancouver en diapositives. Contemporain de l'école de New-York et de l'école de la rue et soucieux de l'antériorité de ses initiatives, il ne reconnait qu'à Helen Levitt une pratique semblable à l'époque. Encore que dans la préface du livre "The color photography of Helen Levitt, Slide show" paru chez PowerHouse Books en 2005, John Szarkowski attribue cette série aujourd'hui disparue à la période 1959-1960, les œuvres reproduites datant des années 70. Il faudrait attribuer de semblables initiatives à Gary Winogrand et à Saul Leiter. Les quatre en tout cas précèdent et annoncent par la même occasion l'école coloriste américaine de "New Color New Works". Dans cette approche des sources, Fred Herzog voue une véritable passion au travail de Walker Evans mais n'a découvert que récemment la proximité de son univers avec celui d'Edward Hopper.
Si à l'époque, il n'a pas toujours eu la possibilité de faire réaliser les tirages d'après ses diapositives, il en avait trouvé la parade en produisant des slide-shows, qu'il a présentés publiquement. Les vues qui l'intéressaient le plus ont fait l'objet d'interprétations en version papier avec le procédé sensuel C-Print.
Aujourd'hui, ses œuvres scannées sont traitées de façon remarquablement soignées en tirage à l'encre. Quant les couleurs en sont saturées comme cette foule descendant une rue du quartier chinois, la matière en évoque avec une tactilité un peu moins agressive les tirages carbro, portrait et publicité, de Paul Fachetti qui leur étaient contemporains. Aux Etats-Unis comme en Europe, le monde d'après la guerre se porte ainsi plutôt haut en couleurs, cette exposition en témoigne. La vision elle, se joue près du corps, ceux des passants de Main Street, l'artère principale qui déroule ses trottoirs comme un praticable de mode où chacun vient faire son petit tour pour une élégance au quotidien. Dans les quartiers périphériques, les corps sont plus jeunes et beaucoup moins en représentation comme ces enfants devant une épicerie qui sont les frères des gamins américains préférés d'Helen Levitt. L'art d'Herzog est de savoir détacher sur le fond coloré des boutiques de la rue de si rares silhouettes.
Dans sa vision familière, Vancouver apparait comme une ville portuaire composite, diverse dans son approche ralentie de la modernité architecturale, où des maisons encore à taille humaine aux façades colorées ne sont contrebalancées que par la verticalité rare de quelques tours.
Si Fred Herzog est pour moi l'héritier singulier de Walker Evans, c'est sans doute dans ses frontispices de vitrines. De part et d'autre de leur frontière perméable se développe une chorégraphie minimale où le langage corporel des vendeurs et clients raconte les mini-évènements de l'humain. Cette dramaturgie cinématographique programme par la couleur des scénario moins fictionnels que ceux d'Hopper. Ce qui se joue là, c'est une certaine qualité de vie dans le respect des autres communautés, la photographie vue à travers un œil bienveillant tend un miroir créatif à une ville dans toutes ses mutations.
Christian GATTINONI
Texte écrit en 2008, à l'occasion de l'exposition de Fred Herzog au Centre canadien à Paris.