L'insouciance d'une epoque
Image : 14,7 x 22,2 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos par l'artiste
Image : 14,7 x 22,2 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512029 Cordialement.
Image : 14,7 x 22,2 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos par l'artiste
Image : 14,7 x 22,2 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512021 Cordialement.
Image : 20,4 x 30,4 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos par l'artiste
Image : 20,4 x 30,4 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512019 Cordialement.
Image : 22,7 x 14,7 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos par l'artiste
Image : 22,7 x 14,7 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512009 Cordialement.
Image : 20,4 x 30,4 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos par l'artiste
Image : 20,4 x 30,4 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512007 Cordialement.
Image : 19,8 x 30 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm
Signé au dos
Image : 19,8 x 30 cm
Tirage : 27,7 x 35 cm N° Inv. AG1512008 Cordialement.
Presentation
Décalé, tendre, libre, intime, joyeux, les qualificatifs ne manquent pas pour résumer ce portrait du New York des années 70-80. Une vie sans contrainte qui nous apparaît à des années lumière de notre quotidien. Ce vent de liberté d’expression avant l’épidémie du sida transparaît dans cette fresque noir et blanc. Nous sommes très heureux d’exposer pour la première fois en France ce travail d’Arlene Gottfried à la galerie. Une grande dame de la photographie qui mérite d’être mieux connue.
Commissaires d’exposition : Laurence Cornet et Françoise Morin
Presse
Communiqué de Presse
Arlene Gottfried, dont le travail est encore mal connu en France, est avant tout new-yorkaise. Toute son œuvre s’inscrit dans ce monde urbain très spécifique, qui a constamment nourri sa soif d’observation depuis l’enfance.
L’exposition organisée aux Douches présente - pour la première fois à Paris – une sélection de photographies de jeunesse, prises dans les années 70 et 80, lorsqu’elle sillonnait sans cesse Brooklyn à la recherche de lieux vivants, de tronches étonnantes, de scènes de rue insolites.
C’est une spontanéité détachée d’ambition qui dessine son parcours. Refusant de faire des études, elle a préféré prendre un emploi de bureau pendant la journée et apprendre la photographie en cours du soir. Car cette discipline allait lui permettre de passer son temps dehors, de s’immerger sans retenue dans le flot de ses contemporains.
Hors de la ville, elle capte des scènes fortes dans le grand rassemblement de Woodstock, où elle se rend, en août 1969, comme des dizaines de milliers de jeunes de sa génération, armée d’un nouvel appareil photo que son père lui a offert. Par la suite, elle multiplie les portraits à la plage et dans les clubs. Devenue photo-reporter professionnelle, elle a continué, au cours des quarante-cinq dernières années, à se régaler des scènes pittoresques de la vie new-yorkaise, à laquelle elle a consacré plusieurs livres. « Ça m’a pris une vie pour considérer mon travail comme une œuvre », observe-t-elle sobrement.
« Sometimes Overwhelming » documente le New York d’avant, quand le souffle de la disco et les prémisses du R n’ B faisait vibrer les murs du Xenon et que la communauté homosexuelle y dansait avec une théâtralité provocante qu’elle aimait prendre en photo - fourrures et maquillage dégoulinants, corps aguicheurs, costumes de plumes et de panthère, godes petits et grands, voire géants, rien n’était inapproprié si ce n’est le manque d’audace. La même insouciance régnait dans les rues, de Brooklyn à Soho en passant par Central Park et le Lower East Side.
Les extravagances de Riis Beach où les femmes montrent et cachent leurs seins à tour de rôle, les débuts du Big Apple Circus - où elle retourne chaque année, même s’il a perdu sa simplicité des premiers temps -, les clubs de Mid-Town (avant que la 42e rue ne devienne la cacophonie visuelle et commerciale d’aujourd’hui), toutes ces images sont aujourd’hui pour Arlene comme « un vers dans un couplet de chanson ». New York, qui était alors une ville au bord de la faillite, avait beau être dure, secouée par l’insécurité, défigurée par les immeubles effondrés, « c’était une époque étrangement plus facile, dit-elle, moins troublée, et surtout moins terne ».
Certaines de ces photographies précoces sont déjà iconiques, comme celle intitulée « Angel avec une femme à Brighton Beach », de 1976. Comme dans beaucoup des images d’Arlene Gottfried, du contraste assumé se dégage une harmonie ludique. Face a la quasi-nudité d’Angel, dont les bras fermement croisés font ressortir les muscles, la sexagénaire affiche une décontraction évidente, laissant poser son bras fleuri sur le dossier du banc. Ses lunettes sombres laissent deviner des yeux aussi perçants que ceux, noirs et fixés sur l’objectif, d’Angel. Leurs cheveux dessinent au-dessus de leur front une épaisse masse bouclée, crépue par l’air iodé. Ils sont poivre et sel à eux deux, antonymes improvisés comme le culturiste et l’orthodoxe d’une autre image, ou les baskets aux pieds d’une grand-mère. Leurs points communs inopinés sont autant de détails qui montrent qu’Arlene Gottfried ne juge pas ; elle se contente d’observer et de jouer avec des coïncidences visuelles.
Plus qu’un hommage nostalgique à une époque et à une ville si souvent fantasmée, cet ensemble d’images a des airs de cinéma. Un film dont les acteurs auraient été triés sur le carreau pour leur attitude inébranlable ou leur excentricité loufoque…
Laurence Cornet